Balades en images

L'architecture de Le Corbusier m'intrigue... In fine, ça ressemble à un ratage, alors que les intentions premières étaient intéressantes. Firminy propose le plus important emsemble de réalisations de Le Corbusier en France, ça valait le coup de s'y arrêter pour aller voir de plus près...

L'unité d'habitation Firminy Vert

L'espace Le Corbusier : centre culturel et stade

En savoir plus...

L'architecture de Le Corbusier peut laisser perplexe, elle ne laisse pas indifférent. Voici quelques liens pour creuser la question. Des photos et des infos sur le site du Patrimoine Le Corbusier à Firminy et les archives web du Ministère de la Culture tandis que le site de la Fondation Le Corbusier présente de nombreuses réalisations. Banal, Le Corbusier ? Plutôt précurseur. Allez-donc voir son mobilier... et vous verrez à quel point il a été copié !

Si Firminy propose le plus important patrimoine Le Corbusier en France, la réalisation la plus importante de l'architecte reste Chandigarh, une ville indienne. Le site officiel de la ville présente tout l'historique du projet (en anglais et en français, ainsi qu'un intéressant commentaire d'un architecte contemporain. Le site d'un amateur français, assez joli bien qu'inachevé, propose également son analyse et une bibliographie, tandis que Chandigarh Report présente les problèmes actuels de la cité et de sa dégradation. On trouve également quelques photos et une analyse d'architecte sur Atopia, un commentaire un peu plus touristique sur WebShopIndia, et un récit de voyage sur Baron & Baron.

La Cité Radieuse de Marseille est bâtie à partir des mêmes plans que l'unité d'habitation de Firminy, et on en parle beaucoup sur le net. Une chouette présentation photographique sur galinsky.com, deux photos sur le Laboratoire des Monuments Historiques et quelques pages cachées aux fins fonds du site du Ministère de la Culture permettent se se faire une idée des lieux. Les élèves de l'Académie de Nantes ont également constitué un intéressant dossier sur l'unité d'habitation de Rézé, " la maison du fada".

Le Corbusier n'a construit qu'une seule usine. Elle est à Saint Dié, et deux sites lui consacrent leurs pages. Une présentation succincte dans la page "Le Corbusier et Saint-Dié", et une visite complète avec des photos de la Fondation Le Corbusier sur un site consacré à l'usine Duval. Contenu très intéressant ! Il a aussi construit plusieurs cités ouvrières, dont le Ministère de la Culture présente quelques exemples.

On trouve également une présentation détaillée de la Maison Blanche à La Chaux de Fonds, et une visite du Couvent de la Tourette.

Le Corbusier a aussi conçu pour lui... un petit "cabanon" de vacances sur la côte d'Azur présenté sur le site de Florence Canarelli , et pour ses parents, une petite maison, dont le projet est présenté avec le texte de l'architecte sur le site de l'Ecole Athenaeum, ainsi que dans dossier voyage avec des photos et un commentaire de visite. Emouvant.

Un peu de technique ? Voici deux présentations du Modulor, sur "le nombre d'or", et sur le site de l'Académie de Poitiers.

Pour finir, Le Corbusier a bien sûr sa page sur GreatBuildings, avec photos et commentaires... en anglais comme il se doit.

Un papier paru dans Les Echos en 2005

L'unité Le Corbusier de Firminy en pleine renaissance

L'année 2005, marquant les quarante ans de la disparition de l'architecte franco-suisse Le Corbusier, verra l'achèvement de l'église Saint-Pierre, à Firminy (Loire), dont la coque aura la forme d'un cône sectionné en oblique. Interrompus depuis un quart de siècle, les travaux auxquels est associé l'architecte franco-américain José Oubrerie, qui collabora à ce projet avec Le Corbusier, ont, en effet, repris au printemps dernier.

Une antenne du musée d'Art moderne de Saint-Etienne sera aménagée sur les deux tiers de l'édifice, à l'emplacement du centre paroissial initialement prévu, en liaison avec le pôle design de la Communauté d'agglomération Saint-Etienne Métropole qui s'est rendue propriétaire pour un euro symbolique de ce monument inachevé, mais classé monument historique.

« Firminy renoue avec un épisode de son passé glorieux en matière architecturale, né de la rencontre entre son ancien député-maire Eugène Claudius Petit et Le Corbusier », estime Daniel Couriol, directeur de la culture et de la communication. La construction dans cette ville de 20.000 habitants de l'agglomération stéphanoise d'un ensemble comprenant une unité d'habitation, une maison de la culture, un stade et une église fut un moment fort de réflexion sur la place de l'homme dans la cité, ajoute-t-il. Il avait d'ailleurs reçu en 1961 le prix d'urbanisme du ministère de la Construction. La réalisation de la dernière composante du plus important site conçu par Le Corbusier en Europe, le second au monde après Chandigarh, en Inde, s'était arrêtée en 1978 par manque de moyens de l'association paroissiale qui portait le projet d'église, à la différence des autres monuments qui eux avaient été financés par la puissance publique.

La nouvelle majorité sortie des urnes en 2001, conduite par le député-maire UMP Dino Cinieri, estime que cet état de friche est dû à l'absence de volonté politique de la municipalité communiste qui a conduit la ville pendant trente ans. Une partie des habitants de cette commune frontalière avec la région Auvergne, située au fond d'une vallée longtemps dominée par l'industrie sidérurgique, s'est détournée de cette oeuvre architecturale majeure du XXe siècle lorsque la crise économique l'a durement frappée, à partir des années 1970. A tel point qu'en 1983 l'Office public HLM décida la fermeture partielle de l'unité d'habitation de 414 logements en duplex, dont la moitié étaient inoccupés. Dans cette aile nord, 80 logements acquis par des propriétaires privés auprès d'un promoteur immobilier qui les a réhabilités, comme le reste de cet immeuble de 55.000 m2 de surface de plancher, sont actuellement remis sur le marché. « L'école maternelle installée sur le toit du bâtiment doit à son tour être rouverte à la rentrée 2005-2006 », indique Yvan Mettaud, conservateur territorial de la ville de Firminy, soulignant le « souci permanent de préserver la mixité sociale » dans ce gigantesque immeuble de 50 mètres de haut, qui domine Firminy et symbolise l'entrée dans la région Rhône-Alpes.

L'unité, dernière d'une série de quatre immeubles d'habitation construits en France par Le Corbusier (après Marseille, Rezé, en Loire-Atlantique, et Briey, en Meurthe-et-Moselle) disposera bientôt sur sa première rue, qui correspond aux trois niveaux inférieurs, de logements-ateliers d'artistes, d'une résidence pour le tourisme culturel, d'un centre documentaire Le Corbusier, de bureaux d'architectes et de designers, ainsi que du service médiation de la municipalité.

La maison de la culture, le stade, ainsi que la piscine réalisée par André Wogenscky, décédé cet été, désigné exécuteur testamentaire de Le Corbusier, et qui pourrait à son tour être classée monument historique comme les autres composantes du site édifié sur Firminy-Vert, feront aussi l'objet de rénovations dans les prochaines années.

Dino Cinieri estime que cet ensemble réhabilité, dans lequel 26 millions d'euros ont été investis ces dernières années, dont sept millions pour l'achèvement de l'église Saint-Pierre, sera un facteur de développement touristique et économique. Le nombre de visiteurs, qui est monté à 15.000 l'an dernier, devrait atteindre 70.000 si ce site est, comme il le souhaite, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Une démarche transnationale visant l'oeuvre architecturale de Le Corbusier dans le monde a été initiée par la ville de la Loire. Elle associe 8 pays et porte sur 38 sites.

Localement, l'intérêt renouvelé pour cette architecture du XXe siècle, souvent méprisée dans les années 1980, a créé une dynamique notamment dans l'enseignement supérieur. Ainsi, l'université Jean-Monnet, de Saint-Etienne, s'est associée à l'Ecole des mines de la ville pour la création d'un master métiers des patrimoines. « Cela va bousculer l'image de cette région », pronostique Jacqueline Bayon, la responsable de cette formation, qui veut acquérir une dimension européenne. Essaïd Bilal, directeur d'un département de l'Ecole des mines, y voit aussi l'opportunité de créer sur la région stéphanoise un centre technique de la pierre, un matériau de construction lui aussi délaissé depuis plusieurs décennies, regrette-il.